Une brève histoire de chevaliers et de guerres.
Dambach-la-Ville est le lieu que j’avais choisi pour organiser notre Wanderung de février, et pour cause, il me paraissait idéal ; avec ses vieilles maisons, ses remparts et son château. Un petit condensé de ce que beaucoup d’entre nous chérissent en Alsace.
Mon rôle était maintenant de préparer la visite. Il me fallait plonger dans l’histoire de cette petite perle médiévale, pour y trouver de quoi animer notre marche et inspirer nos cœurs.
Autant le dire tout de suite, je ne fus pas déçu par ce que je trouvai alors. Une histoire d’une telle richesse qu’il me fut difficile de tout résumer, sans trop simplifier, ni trop m’étendre. J’espère néanmoins avoir réussi dans cette tâche !
Dans un souci de clarté, j’ai préféré me restreindre à la période « médiévale » (légèrement étendue) de la ville, de ses origines au XI siècle, jusqu’aux traités de Westphalie en 1648.
Je vous invite maintenant, cher lecteur, à découvrir cette petite histoire dans la grande, l’histoire de Dambach, faite de richesses et de ruines, de seigneurs et d’évêques, de chevaliers et de guerres !
Au temps des ours et des sapins :
La première mention de ce qui deviendra aujourd’hui la commune de Dambach-la-Ville (l’ajout moderne de « la-Ville » sert à la distinguer d’une autre simplement nommée « Dambach » se trouvant dans le Wasgau) se fait en 1125 sous le nom de Tambacum. Comme le laisse supposer le suffixe – acum, le village pourrait avoir été fondé sur une ancienne installation romaine.
Quoi qu’il en soit, le nom du village se germanise et évolue progressivement vers Tännenbach (Tanbach en 1135) ce qui se comprend par « Ruisseau des sapins ».
De fait, les environs de Dambach ne manquent pas de sapins, la petite ville étant idéalement située. Adossée aux contreforts des Vosges, elle bénéficie du soleil nécessaire à la culture de la vigne, tout en accueillant plusieurs petites rivières forestières à l’eau pure. Celles-ci descendent directement des massifs montagneux et giboyeux surplombant la ville, le Tännenberg et le Tannenling, deux noms rappelant eux aussi la présence de sapins.
Au Moyen Âge, l’histoire de la ville se confond avec le château qui trône un peu plus haut sur ces massifs boisés, le Bernstein. La légende raconte que là-bas, bien avant que soit posée la première pierre, vivait, sur un rocher entouré d’une épaisse forêt de sapins, une famille d’ours.
Un lieu occupé par des ours était vu alors comme un endroit important, chargé d’une symbolique noble, puissante et positive. D’autres fondations anciennes en Alsace ont été guidées par des Ours, notamment à Andlau (voir l’article sur sainte-Richarde).
Le nom Bernstein, à l’origine Bärenstein, évoque directement cette légende, celui-ci étant composé de Bäre « les ours » et de Stein « le rocher », donc « le Rocher des Ours ». Mais ce n’est pas tout ; non loin du château, dans une petite vallée étroite et sombre, se trouve un lieu-dit portant le nom évocateur de Bärensprung, autrement dit, « le Saut de l’Ours ». Bien qu’aucune légende concernant ce lieu ne nous soit parvenue, cela confirme l’importance de la présence de l’animal.
Enfin, une dernière légende raconte qu’un enfant égaré sur les flancs des collines proches de la ville découvrit un ours en train de manger des raisins sauvages. L’ours fût chassé et les habitants décidèrent de suivre l’exemple de l’animal en commençant à cultiver la vigne.
Cet évènement est rappelé par le blason de Dambach, qui résume parfaitement les traits caractéristiques de la ville et du château qui y est attaché : on y voit un ours, friand de miel, adossé avec ses deux pattes sur un sapin.
On retrouve toute cette symbolique sur la fontaine dite « Stockbrunnen » ou « Stockborne » située au centre de la ville. Sur une sorte de tronc de sapin (Stock) se dresse un ours, tenant entre ses pattes une bourse, symbole de la richesse de la ville.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant d’apprendre que les habitants de Dambach avaient pour surnom Bärenschmaltz « graisse d’ours », un amusant clin d’œil à leur animal fondateur !
Au temps des Egisheim-Dagsburg :
Nous l’avons dit, la petite ville de Dambach est, au Moyen Âge, indissociable du fief du Bernstein qui la régente directement. Lors de sa fondation, au XIe siècle, ce fief appartient à la famille des Egisheim-Dagsburg (parfois francisée Eguisheim-Dabo), une famille prestigieuse dont est issu un certain Bruno, qui deviendra pape sous le nom de Léon IX (1049-1057).
À cette époque les Egisheim-Dagsburg comptent parmi les familles les plus puissantes et influentes d’Alsace, et pour cause, ils sont alors Comtes du Nordgau, une ancienne subdivision territoriale s’étendant à peu près sur l’actuel Bas-Rhin et dont le nom, contrairement à celui du Sundgau, n’est pas parvenu jusqu’à nos jours.
Le château du Bernstein reste donc en possession de la famille des Egisheim-Dagsburg jusqu’en 1225. Ce sont eux qui vont lui donner la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, avec son donjon et sa tour romane, datés du XII siècle.
L’édifice, construit entièrement en granite, est bâti sur un éperon rocheux offrant un avantage militaire indéniable. Son architecture inspira sans doute les bâtisseurs du château voisin de l’Ortenberg (aussi orthographié Ortenbourg), qui présente de grandes similitudes.
En 1225 meurt donc l’unique héritière de la famille et de ses possessions, Gertrude von Dagsburg (1190-1225).
Son père, Albert II von Dagsburg (1150-1212), avait pourtant préparé une succession solide, grâce à ses deux fils, Heinrich et Willhelm, surnommés « les Faucons de Dagsburg ». Cependant, à son grand malheur, ses deux fils s’entre-tuèrent lors d’un tournoi organisé par le Comte de Flandre avant leur départ pour la 4ᵉ croisade.
Malgré trois mariages successifs, Gertrude meurt donc sans descendants, laissant le champ libre à un partage de succession entraînant avec lui jalousie et querelles.
Les possessions des Egisheim-Dagsburg, se divisent : les terres lorraines sont accaparées par l’évêché de Metz, tandis que les terres alsaciennes, situées à l’est des Vosges tombent dans l’escarcelle de l’évêché de Strasbourg. Seul le petit Comté de Dagsburg et le fief du Bernstein (comprenant une vingtaine de villages, dont Dambach) sont récupérés par la famille de son troisième mari, les seigneurs de Leiningen, une importante famille palatine.
Cependant, pour les Leiningen, la joie est de courte durée. Alors que l’évêque de Strasbourg leur avait promis sa protection, celui-ci revient sur sa décision et décide, en 1227, d’assiéger le château du Bernstein. Après un long moi de siège, les Leiningen capitulent et cèdent le fief du Bernstein à l’évêque.
Au temps des évêques :
En 1227 le fief du Bernstein/Dambach passe donc aux mains de l’évêché de Strasbourg, mais ce n’est que 9 ans plus tard, en 1236, que l’Empereur Friedrich II reconnaîtra officiellement la suzeraineté des évêques.
Cependant ceux-ci ne perdent pas de temps et, comprenant son grand intérêt stratégique, décident de l’agrandir et d’en faire le siège d’un vaste baillage épiscopal (région géré par l’évêché et dirigé par un gouverneur) dont l’autorité s’étendra dès lors sur plus de 50 villages, dans une grande zone comprise entre la rivière de l’Andlau et Strasbourg.
L’importance de Dambach, à l’époque encore un village, ne cesse donc de croître, tout comme sa population. Celle-ci, en cas de menaces, est censée pouvoir trouver refuge dans le château du Bernstein, tout juste restauré par les évêques.
Cependant, sa position élevée rend aussi son accès assez difficile. Il est donc décidé, en 1323, d’octroyer à Dambach des remparts, permettant au village de se défendre seul. Les petits hameaux d’Altenweiler, d’Oberkirch, du Neudorf et de Steinhausen se réunissent alors autours de « Tännenbach » et s’entourent de murailles, flanquées de quatre portes (Obertor, Untertor, Neutor et Obertörel), de larges fossés et de chemins de ronde.
La construction de l’ensemble dure à peu près 20 ans et s’achève donc vers 1350, sous le règne de l’évêque Berthold II von Buchegg (parfois orthographié Bucheck). Le village de Dambach, ceint par un ensemble fortifié, est alors élevé au rang de ville !
Berthold II von Buchegg (1279-1353) est une figure importante de l’histoire de Dambach, car c’est lui qui permit au village de devenir une ville, grâce à l’édification de remparts.
Issu de la famille noble des comtes de Buchegg, originaire de Suisse près de Solothurn (Soleure) c’est un personnage dont la vie mouvementée mérite d’être rapidement évoquée ici.
Devenu Grand Commandeur de l’Ordre des Chevaliers Teutoniques pour le bailliage de Souabe-Alsace-Bourgogne, Berthold disposait d’une puissance financière et militaire considérable. En 1328, il est d’abord nommé évêque de Speyer (Spire) avant d’être finalement choisi par le Pape Jean XXII pour siéger à Strasbourg.
Seulement, ce choix n’est pas du tout au goût du Grand-Chapitre de Strasbourg, qui avait choisi un autre prétendant, plus favorable à leurs intérêts économiques. Qu’importe ! Le 11 décembre 1328, Berthold entre dans la ville à la tête de plus de 600 chevaliers teutoniques, annulant de fait l’élection de son compétiteur et confirmant la sienne.
Berthold rétablit la discipline ecclésiastique et écarte les intérêts économiques de son pouvoir spirituel. À nouveau, cela n’est pas au goût du Grand-Chapitre, dont un membre influent le fait enlever par des hommes d’armes puis emprisonner durant 16 semaines dans le Palatinat. Finalement, le Pape doit intervenir personnellement pour le restituer dans ses fonctions.
Ayant cumulé des dettes importantes auprès de la communauté juive de Strasbourg, il participe activement, en 1349, au pogrom de Strasbourg (aussi connu sous le nom de massacre de la Saint-Valentin) où plus de 2 000 Juifs furent brûlés vif en une journée.
L’une des causes de ce pogrom est la panique provoquée par l’épidémie de peste bubonique, appelée « mort noire », qui se répand rapidement dans l’Empire.
La ville de Dambach avait, quant à elle, déjà été touchée très durement dès 1343. La population de la ville passa en peu de temps de 3 500 à seulement 300 habitants ! En Europe, elle fera 25 millions de morts, soit entre 30 à 60 % de la population de l’époque.
À la mort de Berthold II von Buchegg en 1353, la ville de Dambach est donc dans une situation incertaine. D’un côté, l’épidémie de peste a fait dramatiquement chuter la population, de l’autre, la ville possède maintenant d’impressionnantes fortifications et semble prête à prospérer.
Tant bien que mal, la population se reforme et les activités de la ville reprennent. En 1364, des règlements sont mis en place, et nous éclairent sur l’organisation de la petite cité médiévale.
La ville est divisée en 6 quartiers, avec à leur tête un représentant, le Bürgermeister (littéralement « maître des bourgeois ». Les Bürgermeister président au conseil de la ville et rendent des comptes au représentant de l’évêque, leur seigneur.
Les corporations de métiers s’organisent, les tonneliers et les boulangers y tiennent une bonne place, mais ce sont les vignerons qui occupent le premier rang. La culture de la vigne et la vente de vin sont au cœur de la vie économique de la cité. C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui, Dambach-la-ville étant l’une des plus grandes communes viticoles d’Alsace, avec plus de 30 vignerons actifs, et 1 grand cru, le Frankstein !
Au temps des guerres :
La cité viticole connaît une période de paix favorable à sa prospérité pendant une petite centaine d’année. Cependant, en 1444, la guerre s’approche dangereusement.
De fait, le Royaume de France est empêtré dans les conflits de la Guerre de Cent Ans, dans lesquels elle emploie de nombreux mercenaires qui resteront tristement célèbres en Alsace sous le nom d’Armagnacs ou d’écorcheurs, en alsacien Schindler.
Le dauphin Louis (futur Louis XI) est chargé de venir en aide au duc Sigismond d’Autriche, alors allié du Roi de France, dans sa guerre contre la Confédération suisse. C’est à la tête d’une armée de 17 000 écorcheurs que le dauphin Louis prend la direction des Alpes. Le 26 août 1444, il remporte une victoire décisive à Pratteln, près de Bâle.
Un traité de paix (appelé « Paix d’Ensisheim ») est signé, mais l’Empereur du Saint-Empire est mauvais payeur et le dauphin décide alors, en guise de compensation, de se rabattre vers la riche plaine rhénane qui s’offre à lui.
Il ravage le Sundgau, évite les villes bien protégées de Mülhausen (Mulhouse) et de Colmar, et continue sa terrible descente vers le nord en pillant et dévastant de nombreux villages. Les écorcheurs se rapprochent dangereusement de Dambach. Ils brûlent la ville de Kestenholz (Châtenois) et détruisent, après les avoir pillées, Scherwiller et Diefenthal.
Le 7 octobre 1444, le dauphin et son armée arrivent devant les murs de Dambach. Ils assiègent la ville durant 3 jours. Trois assauts sont repoussés. Mais le 10 octobre une grande brèche est faite dans le rempart. Lors de l’assaut, le futur Louis XI est blessé au genou par un carreau d’arbalète. Malgré cette résistance héroïque, la petite cité doit finalement s’incliner.
Les armées françaises expulsent les habitants et prennent leur quartier d’hiver dans la ville. Lorsque les provisions s’épuisent, elles entreprennent des razzias dans la région. Finalement, le soulagement est immense, lorsque, le 18 mars 1445, les écorcheurs quittent enfin la ville, heureusement sans la brûler, car un de leurs chefs, du nom de Burrus, avait entre-temps épousé une fille de Dambach.
Pour les Schindler, l’aventure alsacienne finira mal. Le dauphin rentre en France peu de temps après la capture de Dambach, tandis que son armée de mercenaires continue sa progression vers Strasbourg.
Les soldats de la Ville Libre infligent de lourdes pertes aux écorcheurs, qui se replient finalement vers la Lorraine en passant par la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Les armées de Schlettstadt (Sélestat) y tendent un piège aux écorcheurs et précipitent sur eux d’énormes rochers aux cris fiers et identitaires de « Schlettstadt nicht Strassburg ! ».
300 hommes sont tués, dont un maréchal. Une grande partie du butin est récupéré par les Alsaciens, tout comme des centaines de chevaux et même l’artillerie du dauphin Louis, composée de 9 canons !
La paix sera de courte durée pour Dambach, car à peine 50 ans plus tard, en 1493, la révolte gronde. Les mauvaises récoltes, les impôts trop lourds, les abus des seigneurs et de l’église poussent les paysans à se révolter.
Les conspirateurs se réunissent de nuit sur les flancs de l’Ungersberg pour préparer leur révolte. Ils sont cependant dénoncés avant d’avoir pu véritablement agir et leurs chefs sont écartelés. Plusieurs de leurs noms nous sont parvenus : Peter Heide, Blumenhans, Gerber Diebold, Metziger Claus, Schmid Witt, Boltz Hans, Kuffer Werlin, Jacob Renner, Kunlin Veltin.
Loin de calmer les esprits, cette répression brutale est un terreau fertile pour une nouvelle révolte, cette fois de bien plus grande ampleur, celle que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « Guerre des Paysans » ou « Bauernkrieg ».
Dans une grande partie du sud du monde allemand, en 1525, les paysans se soulèvent et marchent pour leur liberté et pour leurs droits. En Alsace, ils seront écrasés par le Duc Antoine de Lorraine dans les environs de Zabern (Saverne), ce qui mènera au massacre de près de 20 000 paysans, dont de nombreux Dambachois.
La situation s’apaise provisoirement jusqu’en 1618, date à laquelle se déclenche la terrible Guerre de Trente Ans. Les armées sillonnent le pays et font régner un climat de terreur. Dambach, protégée par ses murailles, tient bon jusqu’en 1632.
À cette date, elle tombe entre les mains des armées suédoises protestantes. Craignant la réputation des Suédois, la ville décide de se rendre sans opposer de résistance. Les Suédois se contentent d’y encaisser les redevances à la place de l’évêque.
En 1634, c’est au tour des armées catholiques françaises et espagnoles d’entrer en Alsace. La conquête de notre Heimat par la France commence. L’occupation française est particulièrement dure (plus dure que la suédoise!) pour les habitants. Les troupes exigent de fortes sommes d’argent et un ravitaillement permanent.
Les années 1635-1636 sont particulièrement terribles, les récoltes sont mauvaises et de nombreux habitants meurent de maladies, d’épidémies et de famines. Les troupes errantes pillent ce qui reste à piller. Enfin, en 1640, le Duc de Lorraine assiège la ville, cette fois heureusement sans succès.
Les conséquences de ces années de guerres sont, en 1648, les traités de Westphalie, qui entérinent le pouvoir des Rois de France sur une grande partie des terres alsaciennes. Pour la première fois, des noms de fonctionnaires français apparaissent dans les archives. Les livres de comptes doivent aussi être rédigés en français, et pour cause, le pouvoir n’est plus exercé par l’évêque de Strasbourg, mais par un intendant français de l’administration royale.
C’est la fin d’une longue histoire, de langue et de destin allemand à Dambach.
En ce qui concerne la vie des habitants en cette fin de XVIIe siècle, elle est marquée par un retour progressif à une vie plus calme et prospère. La cité se reconstruit doucement, la ville se repeuple. Des familles suisses, autrichiennes, badoises, savoyardes… viennent s’installer à Dambach.
Les belles enfilades de maisons à colombages, serrés en rond autour des murailles, datent pour la plupart de cette époque, de la fin du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle.
C’est aussi la période (1690-92) à laquelle a été réalisé le superbe maître-autel de la chapelle Saint-Sébastien, un véritable joyau baroque, création des frères Winterhalter, originaires du Breisgau et de l’ébéniste dambachois, Johannes Eusebius Beyer.
Nous voilà donc arrivés à la fin de notre récit. Bien sûr, Dambach connaîtra, avec le reste de l’Alsace, les grands mouvements historiques des siècles à venir, mais les limites de notre exposé sont ici atteintes.
L’histoire de Dambach, complexe et mouvementée, est le reflet de celle de l’Alsace et, plus largement, de la plaine du Rhin. Une région où les flots guerriers de toute l’Europe se sont sans cesse élancés ; depuis les seigneurs d’Egisheim-Dagsburg en passant par les évêques de Strasbourg, les écorcheurs du Roi de France, les paysans révoltés, les troupes protestantes des Suédois, ou celles catholiques des Français et des Espagnols. Une région qui aura encore à connaître, dans les siècles à venir, bien des guerres et des drames.
Et voilà peut-être la leçon que nous enseigne Dambach : apprendre et mettre en pratique, comme nos pères avant nous, cette incroyable capacité de résilience, qui caractérise notre Heimat. Car qui pourrait croire, sous ses charmants colombages, ses riches vignes et ses belles tours, que cette petite ville connut tant de grandes guerres ? Sans relâche nos ancêtres ont retroussé leurs manches, ont fait preuve de courage et d’abnégation et ont reconstruit leur Heimat, toujours plus belle.
Chers lecteurs, chers Alsaciens, chers Européens, notre tour est venu. Il est l’heure de se mettre au travail et de reconstruire ce qui a été détruit.
Nous avons, nous aussi, beaucoup à faire : réapprendre nos langues, faire vivre et revivre nos traditions, construire et reconstruire notre patrimoine, défendre notre identité, et surtout, retrouver le sens du mot communauté, du mot Volk !
Alfred Tannenwald
Bibliographie et sitographie :
- Raphaël Bouillon, Dambach-la-Ville, son histoire, Editions Coprur, 1983.
- François Waag, Histoire de l’Alsace, le point de vue alsacien, editions Yoran, 2017.
- Yves Krumenacker, La Guerre de Trentes Ans, Editions Ellipses, 2023.
- Site de la commune avec une page historique : https://www.dambach-la-ville.fr/presentation/histoire#:~:text=La%20guerre%20de%2030%20ans,le%20r%C3%A8gne%20de%20Louis%20XIV.
- Site des vignerons de la ville, avis aux œnologues : https://www.vignerons-dambachlaville.fr/village-dambach-la-ville-alsace/historique-de-dambach-la-ville/